jueves, 27 de enero de 2011

PIERRE LA PAX, POESÍA. Camerún


MI PAÍS

 A  Alphonse TOLLO

Este poema recibió el 19 Premio Nacional de poesía Patrice Kayo organizado por
Lupeppo Internacional en 2007

El loco problema, en el mosaico de los sufrimientos y la ubicuidad de
las vicisitudes me estrangula;
Yo me abrigo en la soledad profunda del amargo despecho y del reflujo agitado
del ridículo;
Solo la melancolía recita en mi corazón sus letanías inauditas en la intersección
de la angustia…

Yo soy la verde voz de un gran país,
Yo soy la voz aguda de un país grande

En el extravío de los suburbios,
En la soledad de mis casas pobres,
El áspero destino de mis niños famélicos.
Mi país se inserta sin fuerza hacia la decadencia de los siglos realizados:
                                                       De prostituciones afiebradas
                                                       De perversiones alarmantes
                                                       De corrupciones notorias… yo digo ALTO!

Yo soy la verde voz de un gran país,
Yo soy la voz aguda de un país grande

Y bajo la sombra de la esperanza
Sobre el estandarte insulso de las edades                                              
Yo maldigo las injusticias que permanecen impunes

Mis denuncias se pierden en los dédalos corrompidos de mi insípida patria 
                                    Mi patria de ricas miserias
                                    Mi patria de pacíficas guerras
                                               Mi patria de altas bajezas

Di a mi voz el eco desgarrador de los truenos,
A fin que ella manifieste todo arriba mis locuras nacionales,
Sobre las cumbres de mis capitales inmundas…
Yo soy el indigente de la verde voz aguda de un país grande
Que se encierra bien abajo dentro de la cueva contagiosa de los desvíos
Y se eleva muy arriba dentro de la demagogia enloquecedora del conformismo satisfecho
La virulenta languidez repentinamente me abruma, haciendo subir en mí mil tonos de impotencia 




ESCENAS DE CALLE
Conocieron alegrías,
Alegrías de calle,
Alegrías al fondo de tugurios negros legados por la vida

Conocieron dolores,
Penas y gritos,
Representados y descritos.
Bajo el hambre tórrido  del final.
La sombra sin gusto de la soledad vivida.

Estuvieron desnudos,
Estornudaron
Estuvieron solos,
Desnudos y solos,
Solos y desnudos,

Abandonados sobre la tierra
Calcinados bajo el frío,
Ya que al abandono de la vida
Respondieron ausentes
Al llamado del amor.

Fueron seguidos por los problemas
Y consolados por la noche.
Gritaron y lloraron,
Vomitaron y durmieron,
Durmieron bajo el viento del miedo
Y la sábana del pavor.

Vendidos, ensuciados,
Golpeados y traicionados por la calle.

Fueron ellos, tristes niños de la calle.
Expulsados de la calle de la vida,
Y recogidos por la vida de la calle!

                                                                             Douala le 28 Novembre 2008



MI TIERRA
Me gustan estas oscuras mañanas de Martes,
Donde  neblina después neblina yo separo la rosa de las sonrisas;
Durmiéndose la tormenta que resiste,
Al capricho de la vida en fiesta.

Aspiro entonces, respetando el alba muda,
Las esencias extraviadas de los fantasmas imprudentes.
Aquí, se desvanece bien la noche,
Permanece exactamente sobre mi techo,
Los pasos de arena de los brujos de mi clan.

Viene entonces esta crepitación que gotea
Después de gotear me anuncia Abril.
La frescura de este lugar dibuja
Sobre estos cuadros
Átomos de sonrisas,
Átomos de locas sonrisas
Átomos de vida
Y en mayúscula clandestinidad
Mi orgullo de pertenecer

Pero yo pertenezco a esta tierra bendita
Donde la vida flirtea con la mujer,
Y la muerte con el brujo.
Yo pertenezco a este lugar,
Donde prima la pasión de ser.
En mi tierra, la poesía le habla a la mujer,
A la flor, al agua…

Cuándo el alba vendrá uno de estos días
Quiénes no morirán jamás, yo recitaré!
Yo recitaré sobre mis techos de paja
La voz en despertar  de este pueblo!
Y a los pies de la vida que hoy me encarcela,
Construiré el nuevo mañana
Y mis oscuras mañanas de Martes,
Donde  neblina después neblina yo separo
El rocío de las sonrisas,
Mecerán con ritmos infantiles de mi tierra
Mi progenitora plural… todo allí hablará!
Y el poema sin rima a la mujer
Y el poeta ambulante, todo!
Yo vengo de aquí, yo vengo de Dibombari!


Traducción del francés al español de Soraya Mendía






MON PAYS       

 à Alphonse TOLLO

Ce poème reçut le 19ème Prix national de Poésie Patrice Kayo organisé par Lupeppo International en 2007


Le fol ennui, dans la mosaïque des souffrances et l’ubiquité des avatars m’étrangle ;
Je me recroqueville dans la thébaïde amère du dépit et le reflux houleux du ridicule ;
Seule la mélancolie psalmodie dans mon cœur ses litanies inouïes au carrefour de l’angoisse…

Je suis la grivoise voix d’un grand pays,
Je suis la voix grêle d’un pays grand

Dans l’égarement des faubourgs,
Dans la solitude de mes bidonvilles,
L’âpre destin de mes enfants faméliques.

Mon pays s’enfonce sans force vers la décadence des siècles faits :
                                                           De prostitutions fiévreuses,
                                                           De perversions alarmantes,
                                                           De corruptions notoires… je dis HALTE !

Je suis la grivoise voix d’un grand pays,
Je suis la voix grêle d’un pays grand

Et sous l’ombre de l’espérance,
Sous la bannière falote des âges,
Je maudis les exactions restées impunies.

Mes plaintes se perdent dans les dédales corrompus de mon insipide patrie.
                                               Ma patrie de riches misères
                                               Ma patrie de paisibles guerres
                                               Ma patrie de hautes bassesses…

Donnez à ma voix l’écho déchirant des tonnerres,
Afin qu’elle clame tout haut mes folies nationales,
Sur les cimes de mes capitales immondes…

Je suis le gueux à la grivoise voix grêle d’un pays grand
Qui s’enferme tout bas dans l’antre scabieux des détournements,
Et s’élève tout haut dans la démagogie affolante du conformisme béât.
La virulente langueur tout soudain m’accable, faisant monter en moi mille tons impuissants…


SCENES DE RUE

Ils ont connu des joies,
Des joies de rue,
Des joies au fond des taudis noirs à eux légués par la vie

Ils ont connu des peines,
Des peines et des cris,
Dépeints et décrits.
Sous la faim torride de la fin.
L’ombre sans goût de la solitude les a habités.

Ils ont été nus,
Ils ont éternu…é
Ils ont été seuls,
Nus et seuls,
Seuls et nus,

Sur la terre abandonnés,
Sous le froid calcinés,
Car à l’abandon de la vie
Ils ont répondu absents
A l’appel de l’amour.

Ils ont été pourchassés par l’ennui
Et consolés par la nuit.
Ils ont crié et pleuré,
Ils ont vomi et dormi,
Dormi sous le vent de la peur
Et le drap de l’effroi.

Ils ont été vendus, salis,
Frappés et trahis par la Rue.

Ils ont été eux, tristes enfants de la Rue.
Chassés de la rue de la Vie,
Et repris par la vie de la Rue !

                                   Douala le 28 Novembre 2008


MA TERRE

J’aime ces brunes matinées de Mardi,
Où brume après brume j’écarte la rosée des sourires ;
Endormant l’orage qui boude,
Au gré de la vie en fête.

J’hume donc, respectant l’aube muette,
Les baumes égarés des fantômes imprudents.
Ici, la nuit est bien effacée,
Juste demeurent sur mon toit,
Les pas de sable des sorciers de mon clan.

Vient alors ce crépitement qui goutte
Après goutte m’annonce Avril.
La fraîcheur de ce lieu dessine
Sur ces tableaux
Des atomes de sourires,
Des atomes de fous rires
Des atomes de vie
Et majuscule clandestinement
Mon orgueil d’appartenir.

Mais j’appartiens à cette terre bénie
Où la vie flirte avec la femme,
Et la mort avec le sorcier.
J’appartiens à cet Ici,
Où prime la passion d’être.
Chez moi, le poème parle à la femme,
A la fleur, à l’eau…

Quand viendra l’aube de ces jours
Qui ne meurent jamais, je psalmodierai !
Je psalmodierai sur mes toits de chaume
La voix en éveil de ce peuple !
Et aux pieds de la vie qui aujourd’hui m’emprisonne,
Je bâtirai le nouveau matin.
Et mes brunes matinées de Mardi,
Où brume après brume j’écartais
La rosée des sourires,
Berceront avec les comptines de chez moi
Ma progéniture plurielle…Tout y parlera !
Et le poème sans rime à la femme,
Et le griot au poète, Tout !
Je viens d’Ici, je viens de Dibombari !

                                                                       Dibombari, 13 février 2010


Traducción de Soraya Mendía, revisión de Charlie Aouizerate

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